famille, enseignant.e.s, scolarité / HPI / HPE et neuroatypiques : quelle culpabilité des enseignant.e.s ?

Si de par mon fonctionnement, mon ouverture, mon entourage je comprends les problématiques neuroatypiques, comment puis-je enseigner sans déprimer dans un système qui visiblement peut nuire aux élèves qui fonctionnent autrement ? Et j’ose à peine évoquer le cas d’enseignant.e.s qui en même temps enseignent et ont des enfants atypiques qu’ils tentent avec un parcours complexe et semé de désillusions…

Quelques pistes !

Je peux travailler sur la part de moi qui tente de sauver les élèves atypiques : est-ce pertinent ? Déjà est-ce se faire du bien que de tenter de sauver qui que ce soit, ensuite est-ce ma place, est-ce déontologique ? Facile de donner des conseils qui peuvent retentir comme des leçons, mais dans la réalité… pas évident ! Si je veux sauver je me mets en posture de rendre quelqu’un (pas encore adulte de surcroit) victime, ou en tous cas je le rends faible – qui doit être sauvé. Je conseille dans cette situation de remplacer le mot sauver par protéger, écouter, entendre. Il y a une démarche à effectuer, ce n’est pas simple mais rien n’étant simple dans la vie…

Je peux travailler sur mes culpabilités en miroir : quels déclencheurs, si je me sens illégitime parce que dans mon métier d’enseignant.e je ne parviens pas à aider mieux les élèves atypiques ? Qui aurait pu ou dû me sauver ? Qui n’ai-je pas pu sauver ? Quelles sont mes croyances limitantes liées à un fonctionnement qui aurait tendance à vouloir tout faire pour les autres en évitant de faire pour moi en priorité ? Quels en sont les bénéfices secondaires ?

Est-ce positif, sain, étique de vouloir aider ces élèves ? Certainement, mais souvent ce qui les aide le plus c’est de voir qu’un cours peut se dérouler de façon correcte (je n’ai pas écrit « parfaite » !), l’adulte faisant du mieux possible pour ses élèves tout en préservant sa santé et son énergie : du contenu / une variation pédagogique / des contenus clairs / des évaluations explicites et permettant d’apprendre et de se sentir plus intelligent.e / une ouverture d’écoute / de la curiosité / du respect pour les élèves (ce sont nos égaux pour une part substantielle d’eux et de nous – je peux développer cela pendant des pages !) / le message que les adultes ne sont pas parfaits mais font du mieux possible / des moments d’échange mais aussi de silence / le droit de ne pas adorer les contenus avec des méthodes pour apprendre ce qu’on n’apprécie pas nécessairement / le plaisir de progresser dans la connaissance de soi et du monde / des manières différentes d’apprendre et d’explorer son fonctionnement / de la motivation de l’enseignant.e pour une partie des contenus enseignés…

Faut-il enseigner ainsi pour être un. bon.ne prof ? Non, c’est un faisceau d’objectifs que l’on peut viser… Et les HPI là-dedans, les autres élèves à Besoin Educatif Particulier ? hé bien s’il y a des cours et de la vie réelle dans les éléments présentés, si l’adulte a bien pour visée de préserver son énergie tout en partageant ses valeurs humanistes aux élèves, alors le message sera clair : il peut y avoir des profs qui juste enseignent, mais qui le font d’une manière accessible, ouverte, respectueuse. Ces quelques profs (et je ne l’ai pas toujours été – peut-on l’être pour tous les élèves ?) vont donner aux élèves qui en ont terriblement besoin une vision de l’adulte et du monde de l’enseignement qui vaut la peine d’apprendre et de grandir

Un accompagnement peut permettre de réguler notre fonctionnement d’enseignant.e vis à vis de notre métier et des élèves, et c’est d’autant plus important que l’on est soi-même sensible, pouvant souffrir au travail + de ce qu’on impose directement et indirectement aux élèves que l’on sent proches de notre propre sensibilité…

Pour faire cela on peut expérimenter, s’autoriser à brouillonner notre pédagogie tout en visant du simple, du ludique avec du solide et des exigences claires et constantes…

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famille, enseignant.e.s, scolarité / HPI / HPE et neuroatypiques : réparer les enfants, accompagner les parents ?

Souvent on me demande d’accompagner des enfants ou des adolescents HPI avec ou sans autres troubles – de fait il y a une difficulté qui se pose puisqu’il y a demande : qu’est-ce qui se passe dans ma tête à ce moment-là ? Je vous le confie !

Question centrale de mes interrogations : quelle est la demande de l’intéressé.e ? Je peux accompagner plein de personnes très différentes mais à condition que cela reste inclus dans un cadre déontologique, et le cadre du coach nécessite que la cliente ou le client soit partie prenante. OK, dans le cas d’un.e mineur.e c’est un parent ou les parents qui font la demande et qui sont client.e.s… Mais il n’empêche : j’ai besoin en tant que coach d’une attente de l’enfant / de l’adolescent.e (même si la demande c’est qu’on lui casse moins les pieds avec l’école ou que les parents la.e laisse tranquille : c’est un point de collaboration et de départ).

Notre demande de parents correspond à notre façon de voir la situation, mais la personne qui va travailler c’est l’enfant ou l’ado… En cas de souffrance je ne peux m’empêcher de rappeler que les psychologues sont qualifié.e.s pour gérer la situation (vérifiez en prenant contact que leur travail avec les enfants / ados est courant, profitez du bouche à oreille local), pas le coach. Mon travail n’est pas de réparer l’enfant ou l’ado, de l’empêcher de déranger tout le monde à la maison ou en classe, de se mettre à travailler, de s’organiser, de ranger ses chaussettes sales, de trouver des amis, d’accepter le scolaire… Si je suis parent bien entendu que ces problèmes m’impactent, me posent question, me dérangent voire me culpabilisent ou m’angoissent – mais l’envie de les résoudre ne peut exister que si la personne concernée voit les soucis et considère qu’il y a souci… et sans envie ou besoin de résoudre en face, le coach est obligé de faire des contorsions rarement efficaces pour finalement avoir l’impression que tout le monde joue un jeu : le jeune vient pour rassurer ou éviter les reproches ou parce qu’il ne sait pas dire non. Le coach se démène. Les résultats peuvent exister mais à quel prix ? Je n’arrive pas à valider le fait qu’externaliser la problématique peut la résoudre : mon travail se veut systémique, il s’agit donc de travailler d’abord avec le ou les parents.

Si en tant que parent je suis dérangé / impacté / questionné / culpabilisé / angoissé par la situation, n’y a-t-il pas un travail à faire déjà sur ma réception de la situation ?

Si je force mon enfant à consulter à reculons, il sera plus fort que la personne qui tentera de l’accompagner. Si j’accepte de prendre la question en consultant moi-même et en testant des postures, en observant, en suivant des conseils du coach devenu mentor, alors mon enfant pourra se dire (ou en tous cas percevoir que) : « quand un adulte a un souci il ne compte pas que sur lui-même pour le résoudre et il accepte d’expérimenter ». C’est la porte ouverte à une consultation conjointe puis parfois à des consultations de la jeune ou du jeune seul.e.

Il ne s’agit pas de culpabiliser les parents, mais de les accompagner à voir la réalité en face (cette réalité qui ne peut avoir que le prisme des adultes) : si la famille n’est absolument pas prête à se prêter au jeu de l’observation et des expérimentations, des changements, alors pourquoi le client mineur changerait-il ?

Vouloir que mon enfant change sans que je modifie quoi que ce soit dans ma vie revient à dire : mon enfant dysfonctionne, réparez-le ! S’il y a souffrance psychologique c’est une autre histoire, et alors c’est la.e psychiatre ou la.e psychologue qui donnera avec son approche des orientations, mais en ce qui concerne le coaching je ne peux me passer des parents lorsqu’il y a accompagnement de jeunes. Peut-on considérer que l’enfant porte seul le problème qui le concerne alors qu’il est dépendant d’un milieu qu’il n’a pas choisi et dans lequel il est mineur ?

Parfois on voit les parents une fois, parfois plusieurs fois, parfois je n’ai jamais vu l’enfant en question… et la situation s’améliore, le problème peut se déplacer mais aussi se résoudre.

Même en IEP (tapping intentionnel), on peut travailler avec des enfants facilement lorsqu’ils ont une attente ou une demande (et que leur attitude et leur acceptation le confirment, même si c’est pendant 15 à 20 mn, ce qui est déjà beaucoup selon leur âge et leur fonctionnement) MAIS c’est toujours utile de travailler aussi avec les parents : c’est complémentaire, et un parent qui utilise cet outil va réguler ses émotions, ce qui aura une répercussion sur toute l’ambiance de la famille.

S’il y a un problème scolaire la volonté de l’enfant ou de l’adolescent.e à le résoudre sera déterminant : et dans ce cas, quelques séances doivent suffire avec la.e jeune seul.e sinon c’est qu’il y a des éléments extérieurs qui ne peuvent être traités et abordés qu’avec la famille. Et même pour cela un entretien avec un des parents ou mieux, les deux parents est souhaitable…

Si en tant que parents je vais mieux lorsque je pense à la situation compliquée de mon enfant, si j’angoisse moins ou si je suis moins en colère, est-ce que mon enfant va y gagner ? Je gage que oui ! Tandis que si l’accompagnement provoque chez l’enfant des réactions qui le renforcent mais d’une manière qui heurte ses proches, fait naitre une estime de soi qui le rend oppositionnel de façon temporaire, plus autonome dans ses choix et ses relations et que ces éléments ne sont pas en accord avec ce qu’attend ou ce que pense la famille, alors l’accompagnement nuit à la fluidité de l’ambiance familiale, ce qui n’est pas but !

Alors pensez à un accompagnement systémique, prenant en compte parents et enfants… et belle journée !

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Comment réussir son année de préparation de concours ? (5)

Les fausses notes

Je prépare mon cours et j’ai déjà compris ce que l’impermanence signifiait dans mon travail (voir article 4). A l’intérieur de ces fluctuations nécessaires et inévitables, je vais faire des fausses notes, je vais me tromper, je vais échouer dans certains domaines.

Par exemple : j’ai prévu de travailler 3 heures ce samedi et de me détendre le dimanche. Des amis réussissent à m’emmener au lac, ou faire une fête, bref : pas de travail le samedi. Je me dis que je vais récupérer cela dimanche, mais comme j’ai échoué dans mon cahier des charges intérieur (bien sévère et souvent plus sévère que celui des autres) je suis patraque, mou du genou, pas bien et je ne parviens pas à m’y mettre. Résultat : pas de boulot ce WE et c’est raté pour toujours (accompagnement de style Requiem à ce moment-là).

Comme grandir et progresser grâce à ce moment « raté », à cette fausse note ?

  1. j’identifie la fausse note (les faits : écart + mini dépression, fuite par rapport au travail, mauvaise estime de moi)
  2. j’accepte la situation (c’est comme ça, mais accepter en conscience est bien plus important que de fuir – ce qui est fui reviendra tôt ou tard, de toutes manières, et nous sera représenté)
  3. je cherche des causes intérieures qui expliquent cette fausse note (a priori je n’étais pas en danger de mort quand j’ai suivi les copains, donc ce n’est pas leur « faute »)
    1. si j’ai accepté c’est qu’un enjeu supérieur à ma préparation au concours s’est présenté (à voir ? mes valeurs relationnelles sont fortes ? est-ce que me couper des autres pour réviser me semble juste ?)
    2. est-ce que je n’ai pas été trop dur avec moi-même ces derniers temps, ou trop peu exigeant (moins je me suis forcé moins je peux le faire) : il y a peut-être des soucis dans mon organisation (je régente tout au millimètre pendant 3 jours et ensuite c’est n’importe quoi pendant 2 jours, etc.)…
    3. est-ce que je peux mener toute une année sans aide extérieure ? Dans ce cas qui serait la personne adéquate (créer un groupe, changer de groupe, choisir un accompagnement…) ?
  4. je cherche des moyens de me réharmoniser
    1. je mets en place des indicateurs qui m’évitent de me faire entrainer sans le choisir
    2. j’accepte ou non ce type d’écart : je l’anticipe et je le choisis à l’avance
    3. je prends mieux soin de moi (soit en lâchant un peu la bride dans le rythme, soit en la resserrant soit en ménageant plus d’alternances entre loisirs et travail)
  5. je sais qu’une autre fausse note viendra et je me prépare à l’accueillir, la remercier et en tirer le meilleur pour la suite !

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Comment réussir son année de préparation de concours ? (4)

L’impermanence : votre cerveau vous envoie sans cesse des idées, des pensées, des perceptions…

Si vous croyez tout ce que votre cerveau vous envoie, alors vous penserez certains jours que vous parviendrez sans problème à réussir votre concours, et d’autres jours que vous n’y parviendrez jamais.
La vie et ses événements vous feront croire que tout s’accumule pour devenir obstacle à la réussite, que certains devoirs « ratés » ou certains contenus que vous ne comprenez pas vous prédisent un avenir sombre… Tout cela est normal, et il n’est pas possible de stabiliser son humeur déjà d’ordinaire, alors en préparant un concours…

Si vous savez cela, que des pensées sombre sur cet objectif vont arriver, alors vous saurez mieux les accueillir (en évitant au maximum de les diluer dans des excès ou des ruptures de rythme de travail) et vous trouverez cela normal : ces pensées ne disent pas la vérité !

Si vous continuez le rythme malgré ces coups de fatigue et de baisse de moral, alors vous atteindrez un rythme de croisière puissant qui prendra le dessus sur les pensées négatives qui émaillent notre horizon mental en cas de stress, de pression ou tout simplement de vie (variations hormonales, modification de la durée du jour, météo, environnement, événements locaux ou mondiaux…).
Si votre préparation est une route droite immuable, pas une autoroute défoncée par endroits mais une simple route que vous acceptez d’emprunter chaque jour quelle que soit la situation, alors vous allez vers une permanence : celle de la sagesse, de l’estime de soi, de l’ancrage et d’une certaine tranquillité.

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Comment réussir son année de préparation de concours ? (3)

Quelles sont les situations positives et négatives sur lesquelles je peux m’appuyer pour préparer un concours ?

Si j’essaye de mettre de côté mes vécus scolaires et / ou personnels avant de passer un concours, alors j’avance sans repère, hors ces vécus existent nécessairement, et il est plus pertinent de les travailler AVANT d’avoir échouer la première année que pour entamer une seconde année de préparation…

vécu positif ?

quelles sont mes compétences, mes ressources, mes atouts, mes passages privilégiés vers la compréhension, l’apprentissage et la mémorisation ?

vécu négatif ?

est-ce que je refoule mes « fausses notes » scolaires précédentes ou est-ce que je les regarde en face pour progresser, pour affirmer ma personnalité de « celui ou celle qui cette année prépare un concours » ?

Ce n’est pas pareil de réussir une année universitaire et de réussir un concours ! Ce n’est pas seulement une question de concurrence, il s’agit en réalité de travailler au mieux avec soi-même…

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Comment réussir son année de préparation de concours ? (2)

Apprentissages et nouveaux contenus

Pour préparer ce concours vous devrez certainement apprendre de nouveaux contenus et renforcer d’anciens contenus.

Comment travailler en conscience ces apprentissages ?

  • je comprends les nouveaux contenus ! formidable !
    • je crois qu’il suffit de comprendre… donc je ne sais pas comment fonctionne le cerveau humain : comprendre ne suffit pas pour intégrer, ni pour réutiliser. Le savoir juste compris reste passif. Pour le rendre actif, il faut se mettre en posture de l’exercer, de l’expliquer à d’autres, de l’interroger face à des enseignant.e.s qui maitrisent le contenu pour vérifier si ma compréhension est pertinente (comprendre pour soi ne signifiant pas que c’est correct…)
    • j’ai compris, je me suis exercé.e et je peux expliquer les infos : bravo ! Mais est-ce que je connais les attentes du concours vis à vis de ces contenus ?
      • contenus qui servent de base à d’autres ? Attention à ne pas les « recracher » dans des réponses s’ils sont un socle conceptuel pour d’autres informations et d’autres raisonnements, sinon vous n’aurez aucun point !
      • contenus qui doivent être connus par coeur ? ben, il faut s’interroger (méthodes dans une prochaine rubrique…)
      • contenus qui doivent juste être appliqués
      • contenus en lien avec d’autres contenus et qui n’ont de valeur que reliés à d’autres concepts
      • etc.
    • j’ai compris, je me suis exercé.e, je peux expliquer les infos et je sais comment intégrer ces contenus au reste des exigences du concours : excellent ! Il me reste à les revoir quelques semaines / jours avant le concours pour bien vérifier que compréhension et acquisition n’ont pas été balayés ou remis en question par la quantité phénoménale de nouvelles informations acquises entre temps !
  • Je ne comprends pas les nouveaux contenus
    • se renseigner sur leur importance : une impasse est-elle envisageable ? Certains concours énoncent clairement leurs exigences (par exemple au CRPE, si je passe des heures à sécher sur le fonctionnement des propositions participiales, c’est très peu rentable car aucune question n’a porté sur ce niveau de grammaire tandis que d’autres éléments gagneraient à être renforcés – au pire une question sur ces propositions rapporterait 0,5 point sur 40 et ne serait résolue que par un faible pourcentage de candidat.e.s)
    • si ces contenus sont fondamentaux, chercher les bases qui nous manquent, les concepts qui empêchent mon accès au sens
    • mon stress et ma posture d’étudiant.e peuvent aussi empêcher la compréhension (peur d’échouer, estime de soi fragile, regret de s’être engagé.e dans une aventure qui va montrer ma prétendue nullité…) – je reste aux cours en me faisant croire que cela va aller à force, mais il faut dénouer ce problème si je veux progresser – le temps ne fait en l’occurrence rien à l’affaire. Trouver un tiers de bon conseil (pas juste un copain ou une tante mais une personne qui sache écouter et comprendre votre problématique) serait une bonne chose : rien n’est perdu mais l’ensemble du projet est peut-être à questionner (un coaching d’accompagnement au changement serait pertinent dans ce cas)
    • le niveau des contenus pour ce concours m’échappe visiblement
      • je parcours tous les contenus (résumé, liste) pour vérifier les domaines dans lesquels je peux réussir davantage (mes points forts) – s’il n’y a rien je pourrais remettre en question ma décision ou faire un plan en 2 ans, mais si rien n’est clair, que ce soit 2 ou 5 ans…
      • est-ce que c’est une impression due aux cours de début d’année ? – certain.e.s professeur.e.s d’université pensent qu’il faut taper fort au début pour trier les étudiant.e.s, comme de donner à faire une épreuve du concours précédent pour « motiver » tout le monde… c’est une pédagogie discutable qui tend à favoriser les personnes déjà prêtes (donc tout le monde y perd mais qui a dit que les professeurs d’université avaient une formation pour préparer à des concours ?). Dans ce cas on se détend, on s’accroche et on suit un programme parallèle avec les bases qui étayent les contenus complexes du début. Les progrès seront lents mais on peut ainsi prendre le train en route (en revanche le rythme de travail est forcément élevé, et la motivation doit être solide avec une estime de soi à nourrir de façon constante)
      • Certains manuels de prépa concours mettent la barre très haut dans les contenus (notamment pour tout ce qui est didactique et pédagogique dans les concours d’enseignement : les éditeurs vendent leurs manuels et ne peuvent se permettre d’éviter tout l’historique des contenus). Or les attentes du concours ne sont pas toujours aussi élevées, donc on se renseigne auprès de personnes qui connaissent ces attentes, on regarde les sujets récents du concours sans paniquer mais pour voir si, par exemple, il est nécessaire de maitriser les principe de N. Catach pour répondre à des questions sur l’orthographe ou si des classements parfois plus instinctifs sont aussi acceptés (ce qui est le cas – et dans les concours les candidat.e.s s’embrouillent dans Catach de façon parfois piteuse alors que du bon sens et une compréhension simple et personnalisée convient très bien quand c’est correct…).

Ce qui est important : avancer dans les apprentissages en ayant travaillé en début d’année sur une cartographie de la totalité des contenus, pour comprendre leur rôle et leur importance : détail ? incontournable ? base d’une longue suite de concepts ? aboutissement d’un concept ? élément exigé et qu’on peut avoir à réciter par coeur ? élément qui a un sens dans le métier ou pour les études correspondant au concours ? élément « coeur » ou « extrémité » de ce contenu ?

conseils à suivre dans d’autres posts à venir et en réponse à vos questions ! Et la pub ci-dessous pour mon travail d’accompagnement en tant que coaching certifié, enseignant et formateur (prépas concours pendant 12 ans), spécialiste des profils particuliers (parce que si vous croyez qu’il suffit d’être HPI pour réussir un concours vous risquez des désillusions !)…

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Le premier article sur la réussite au concours est ici : réussir son année de prépa concours !

 

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Comment réussir son année de préparation de concours ? (1)

Passer un concours n’est pas vécu par tout le monde de la même façon… la première erreur serait de travailler en terme de concurrence négative et surtout de se retrouver en concurrence… avec soi-même !

éviter la concurrence avec soi-même !

Je suis mon propre concurrent si mon attitude fait de moi mon propre ennemi : peur, doute, méconnaissance de mon fonctionnement, actions pulsionnelles suivies de déprime, instabilité de l’organisation, estime de soi lésée et non travaillée, solitude mal vécue, méconnaissance des appuis possibles, des attentes réelles, enfermement, irritabilité, oubli du monde extérieur, procrastination, accusation des personnes qui forment sans prise de recul, culpabilisation, passer des heures à lire des conseils sans agir ensuite (lire cette page et continuer à en lire d’autre serait d’ailleurs un indice : simple rassurance ou réelle recherche de conseils avec réflexion et remise en question ?)… vous en voulez encore ?

Si je suis mon ennemi pour préparer un concours, alors je me bas contre au lieu de me battre pour – bon courage ! Vous serez toujours en concurrence avec des personnes qui ne doutent pas, qui savent déjà une bonne partie des contenus, qui ont une force de travail impressionnante, qui ne se posent pas de questions sur elles et sur leur vie, qui dorment la nuit… cela suffit pour chercher à se remettre non pas au niveau par la haine des autres (que pouvez-vous changer à leurs qualités ?) mais par la connaissance et l’amour de soi !

travailler la connaissance de soi

  • qu’est ce que je pense de moi dans cette situation ?
  • ai-je déjà vécu cette situation ?
  • en quoi suis-je motivé.e et comment ai-je prévu d’agir pour ce concours ?
  • qu’est-ce qui me permettra de réussir ?
  • qu’est ce qui risque de faire obstacle à ma réussite ?

de nombreuses questions peuvent se poser – si je fuis ces questions, si je repousse ces éléments, est-ce que je crois réellement que je serai serein.e pour préparer et réussir le concours ? Je suis toujours surpris par le nombre de personne qui préparent un concours (j’encadre des préparation au CRPE et au CAPES depuis plus de dix ans) et qui pense ne pas l’avoir… c’est le signe que notre culture scolaire est une culture des perdant.e.s et cela augure mal de la réussite de cet objectif !

Il y a une différence entre

  • se dire qu’on n’y arrivera pas (là c’est sûr, on va avoir raison ! la vie avec des certitudes, c’est vrai que ça rassure… si vous voulez avoir une chance il va falloir travailler là-dessus)
  • se dire qu’on verra bien (mais qu’est-ce qu’on fait là, quels sont les enjeux ? ils sont forcément légitimes mais y a-t-on réfléchi ? Si je passe un concours en dilettante je peux certes réussir mais après je risque de me retrouver obligé.e de continuer alors que ce n’est pas un réel objectif personnel… à travailler !)
  • se dire qu’on fait ce qu’il faut mais trop sans y réfléchir (là aussi on peut imaginer que c’est mal parti pour que cela fonctionne)
  • se dire qu’on va s’y mettre bientôt (là je doute aussi et vous de même… il y a du travail d’accompagnement en jeu si l’on veut que cela fonctionne !)
  • se dire qu’on accepte le défi en conscience

Accepter le défi de « passer un concours en conscience », qu’est-ce que cela signifie ?

Cela signifie que l’on cherche à apprendre, progresser, découvrir sur soi et sur le monde.

Quand je passe un concours qu’est-ce qu’il peut arriver ?

  1. Je réussis et je sais pourquoi
  2. Je réussis sans savoir pourquoi (c’est bien ! je devrais cependant me confronter à un moment ou à un autre à ce que je n’ai pas travaillé à cette occasion –  ce qui n’est ni bien ni pas bien : chacun son rythme !)
  3. J’échoue et je sais pourquoi, j’ai appris sur mon fonctionnement et j’ai eu l’impression de progresser dans ma compréhension de mon fonctionnement et du monde :
    1. je suis en situation de retenter ce concours avec des atouts indéniables
    2. je décide de choisir une autre voie car cette évolution m’a ouvert d’autres portes
  4.  J’échoue et je me sens nul.le, ou je trouve des coupables à mon échec : cette expérience risque de ternir la suite d’éventuelles études, et même la suite de ma vie professionnelle, voire personnelle en terme de confiance en moi et d’estime de moi – sans parler de ce que je peux imaginer de la répercussion sur mes proches et le regard qu’ils pourraient porter sur mes projets futurs et mes compétences de façon générale.

On peut jouer à chercher quel point sur ces 4 situations (certes caricaturales et non exhaustives) est le moins souhaitable, il n’y a pas à hésiter longtemps – vivre le point 4 peut nécessiter un travail de fond (je ne résiste pas à donner à ce sujet mes coordonnées, vu que je parle de ce que je connais et que c’est une situation que je sais accompagner : pour rebondir suite à un échec).

Concernant les points positifs c’est plus complexe parce que le point 3, par exemple, remet en cause une représentation qui tend à dire que le seul objectif de passer un concours et de le réussir.

Or on défend ici l’idée que l’échec peut réellement apporter des éléments positifs dans notre vie (et ce n’est pas une sorte de concept creux dont je parle comme « tu feras mieux la prochaine fois » ou « on apprend toujours de ses erreurs »). L’idée est d’accepter que l’échec à un concours n’est pas une erreur ni un échec de soi mais juste un échec à un concours – et que par là on peut s’enrichir et, en harmonisant cette fausse note dans notre parcours, en tirer des bienfaits dont il sera compliqué par la suite de dire que l’on aurait gagné ou non à réussir là où les gens ont vu un « échec ». Bien entendu, la réussite apportera son lot d’éléments positifs dans notre vie aussi, mais si l’on est convaincu.e que ces éléments ne seront ni mieux ni moins bien que ce qu’apporterait un échec, alors on tend à atteindre une certaine sagesse :

Si je prends la préparation à un concours comme un expérience, le fait de réussir ou d’échouer comme des parties de cette expérience, alors je serai dans tous les cas gagnant.e grâce à cette expérience !

Cela n’enlèvera rien au travail harassant, aux déceptions passagères, aux erreurs de stratégies, aux joies suivies de doutes, aux limites angoissante de ma compréhension et de mes efforts, à tous mes défauts qui seront exacerbés par cette situation extrême, aux relations compliquées avec mon entourage…

Pour réussir à sortir gagnant.e d’une préparation à un concours, il se peut qu’un accompagnement fasse la différence, c’est pourquoi je vous propose un module d’accompagnement « spécial concours » qui pourra s’adapter à votre situation… cliquez ici

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Comment réussir son Master Meef pour devenir enseignant.e ?

Un certain nombre d’étapes permettent de réussir en conscience ses études en Master pour devenir enseignant.e, l’idée principale étant de ne pas subir ces études mais d’accompagner ces deux années de Master en travaillant progressivement sur ses valeurs, ses qualités et le sens de ce futur métier.

Pour cela il faut apprendre à se connaitre :

  • quelle est mon expérience scolaire ? quels biais cognitifs ai-je ancré dans ma perception de l’enseignement en tant qu’élève ? quelles sont mes croyances limitantes dans ce domaines, ou mes représentations fabriquées des acteurs de l’enseignement ?
  • quelles sont les raisons de mon choix d’enseigner (toutes sont positives mais c’est intéressant de les identifier pour se prémunir de certaines fragilités et profiter de ses forces) – ex : racheter ma scolarité, sauver les élèves, me faire plaisir dans ce métier et ce que j’imagine qu’il est, continuer à travailler des contenus que je maitrise et qui me plaisent, apporter la bonne parole, faire mon devoir, faire comme ma famille, exercer un métier qui me rassure et dont je me représente le fonctionnement… etc.
  • comment s’est déroulée ma scolarité ?
    • quels ont été mes Drivers en tant qu’élève ?
    • ai-je été un élève à profil particulier (reconnu ? soupçonné ? ai-je eu l’intuition de l’avoir été ?)
    • quelles ont été mes relations avec les autres : élèves / enseignant.e.s ; avec les exigences de la scolarité elles-mêmes ?

Se connaitre permet de ne pas s’engager à enseigner avec des attachements émotionnels conscients ou cachés qui vont brouiller ma démarche et fragiliser ma posture professionnelle.

Pour cela il faut aussi apprendre à s’aimer :

  • aimer l’élève que l’on a été, lui pardonner et/ou le consoler et l’accepter
  • aimer l’enseignant que l’on projette de devenir
  • aimer ses fausses notes scolaires et celles qui seront des fausses notes professionnelles (erreurs, faiblesses, lacunes pédagogiques et/ou didactiques)
  • agir pour harmoniser ces fausses notes et les transformer en atouts professionnels
  • accepter de prendre en main le train de l’apprentissage du métier sans le subir

Il faut également apprendre à développer sa puissance :

  • s’accepter
  • construire consciemment son parcours
  • savoir se faire accompagner
  • travailler sur ses valeurs et son fonctionnement
  • travailler son lien à l’enseignement, à l’autorité, à la figure de l’adulte

Au final il est nécessaire d’envisager son métier de façon holistique :

  • prendre en compte les réalités des autres adultes et des élèves
  • apprendre à travailler son corps et sa voix
  • apprendre à respirer
  • choisir ses outils de soutien et ses sources d’énergie, de motivation
  • planifier des actions (organisation et réflexion)
  • se permettre de vouloir enseigner aux élève ce qu’on sait mais aussi qui l’on est

 

Pour travailler ces éléments et s’approprier sa formation au métier d’enseignant en toute conscience, faites-vous aider par un accompagnateur professionnel (coach certifié) qui a été enseignant, formateur INSPE (primaire, secondaire, élèves à profil particulier) :

coordonnées, références accompagnateur / Pascal Duc

Une session de 5 à 8 séances peut clarifier votre position, améliorer votre estime de vous, vous apporter des outils précieux pour envisager cette formation vers ce métier formidable et complexe d’enseignant.e. La première séance d’échange est gratuite – voir le descriptif en cliquant sur le lien ci-dessous :

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Au boulot citoyens ! Des élèves à l’école du vide…

Qu’on le veuille ou non, pendant cette longue période de cours à la maison, une part non négligeable d’adolescents HPI (et autres) n’aura pas fait grand chose… visios pendant lesquelles on peut aisément jouer de ses capacités à la double-tâche, devoirs évalués mais non notés, choix possibles des cours selon les connexions (« désolé, je passe sous un tunnel, ça ne capte plus ! »).

Certains de mes clients ont pu apprécier l’ampleur du vide. Certes ils n’ont pas travaillé (je dirais ni plus ni moins mais avec encore moins de contraintes) et en plus les adultes n’ont pas régulé cette situation : ni punition, ni reconnaissance, ni écoute réelle possible.

Une écœurante liberté leur a été donnée : écrans avec jeux et séries pendant des heures, au final, c’est comme une boulimie de sucré, c’est tout sauf satisfaisant. Un bon point donc : pouvoir jouer toute la journée, le fantasme rêvé et enfin atteint, montre ses limites.

D’autres ont laissé cours à leur créativité, ou ont confirmé que leur univers familial n’était décidément pas vivable.

Nous allons certainement coacher certaines de ces personnes bientôt, parce qu’à la rentrée prochaine elles n’iront pas très bien, et quand il faudra trouver une orientation, travailler, elles auront peut-être du mal à se positionner, à remplir ce vide de quelques mois pendant lequel il ne s’est rien passé, et cela sans que la foudre des dieux capitalistes ou communistes ne percute les traitres à l’économie et au communautarisme.

J’espère alors que ces difficultés seront fertiles, qu’entre sacrifice pour les actionnaires et sacrifice pour les idéologues il se formera une troisième voie, celle d’une réflexion profonde : au boulot pour qui ? pour quoi ? pour quelles valeurs, quelle force vitale, quelle place de l’amour, de l’homme remis à sa place dans le monde, de la connaissance ?

Une chose est souhaitable : cette année certaines et certains jeunes auront appris l’absence de contraintes sans la liberté de choisir, et c’est une belle leçon de la vie qui leur donnera plus tard l’envie fertile de comprendre mieux ce vide abyssal d’un face à face avec soi-même auquel nul enseignement ne les avait préparé.

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Les élèves sont morts, vivent les jeunes ?

Comment penser la suite de ces élèves qui ont vécu plusieurs semaines de cours à la maison et une fin d’année scolaire plus que chaotique ?

Celles et ceux qui conjuguaient avec confiance avenir, notes, résultats, risques d’être nié si on perdait des points, compétences nécessaire à leur monde et qui croyaient que les adultes étaient tout-puissants se sont perdu.e.s, consciemment ou inconsciemment dans des labyrinthes de questions sans réponses. Les adultes leur avaient promis que s’ils travaillaient bien tout irait bien, et c’est le monde des adultes qui s’écroule ! Déjà qu’on leur offre une planète toute flétrie avec un sourire gêné et avec la simple mission de la sauver du désastre (maman et papa ont un peu tout cassé mais ça va aller, n’ait pas peur – on te laisse tout ranger parce qu’on est trop vieux pour assumer, nous ont a des sous à compter !).

Il y en a qui ont bien travaillé, bien fait leurs devoirs mais qui ont senti leur univers vaciller, entre deux visioconférences qui laguent et des messages administratifs incohérents, au milieu de tonnes de travaux lancés en masse ou perdus dans les vides interstellaires d’un emploi du temps très diminué. Ces élèves ont nécessairement perçu un élément fondamental : les enseignant.e.s a priori tout.e.s puissant.e.s sont troublé.e.s, dépassé.e.s. Les profs sont perdus parce que leurs repères, leurs certitudes ont explosé – ils ont continué du mieux possible, la plupart du temps, mais en se rendant compte qu’ils n’avaient aucune maitrise sur l’intérêt des élèves. Si mes élèves ne sont pas obligés de venir en cours, alors ils cessent peu à peu d’y venir – croient-ils encore, ces élèves et leurs enseignant.e.s, au système scolaire tel qu’il se vit en France aujourd’hui ?

Et celles et ceux qui ont arrêté de renvoyer les travaux, qui ont fini par fréquenter seulement de temps en temps les moments d’échanges pour faire acte de présence, les yeux sur une autre fenêtre de l’ordinateur ou sur un écran de jeu – même pas drôle de jouer pendant une heure de cours sans risque d’une intervention de l’adulte ! Pas de réelle transgression sans une autorité définitivement décrédibilisée. Quels repères vont-ils construire puisqu’ils ont fait ce qu’ils voulaient, ces élèves, et n’en ont tiré ni remarque rassurante (tu vaux mieux que cela ! bouge-toi ! on t’aime, sors de tes jeux et on vient avec toi pour vivre la réalité) ni gloire, ni même aucun plaisir ?

Une terrible vérité a surgi : on peut se passer de cours, d’école, de profs, de notes, et pourtant rien ne change vraiment alors que tout a changé… quelle confusion n’a pas pu naitre de cette expérience ultime de l’aspect vain de toute une morale qui pousse chacun et chacune à passer des années les fesses sur des chaises peu confortables : en fait on peut le faire de chez soi. Et si on choisit ce qui nous intéresse on s’ennuie profondément et on finit par ne plus choisir de faire quoi que ce soit sinon de faire semblant… Maintenant ce sont les enfants qui entourent la maitresse et qui la rassurent : c’était bien quand même les cours à distance, ce n’est pas grave maitresse, ne pleure pas même si tu dois gérer des conditions ineptes, tes propres élèves à garder, des cours en ligne – les psychologues vont avoir un drôle de travail !

L’école sans les copines et les copains, les ami.e.s, ce n’est peut-être, au final que du vide qui joue à faire croire qu’il remplit… ce n’est plus l’ère du savoir, c’est l’empire de l’aérophagie – des informations dont on se gonfle pour les évaluations et qu’on restaure ensuite aux vents de la vie de façon distraite, un peu coupable.

La vérité que les enseignant.e.s reçoivent en pleine tête est la suivante : si le collège, ou pire, le lycée n’étaient pas obligatoires, une grande quantité d’élève finirait par faire défaut, parce que ces institutions ne sont plus pour nos enfants un repère, un espoir, une source de richesse, un tremplin pour progresser et grandir : ils sont peu nombreux les élèves qui préféreraient suivre tous les cours plutôt que d’avoir des notes au rabais sans rien comprendre et sans rien retenir – tant qu’on a le diplôme qui nous intéresse !

Où est le rêve, où est la musique, où est la danse, où sont les regards émerveillés des enfants et des adolescents ? Qu’est devenue la folie des jeunes filles, celle des jeunes garçons ? Ne forgeons-nous que des futurs travailleurs et des futures travailleuses au lieu de former des futurs citoyen.ne.s ? Les avons-nous enfermés dans nos mains d’adultes ? les avons-nous étouffés en croyant les protéger ? Quelle liberté pouvons-nous leur offrir aujourd’hui ? Celle de voir leurs parents regarder les vieux mourir sans un mot et sans une présence dans des EHPAD transformés en camps retranchés ? Celle de se croire des héros de pixels ne sauvant que des mondes virtuels ?

Souhaitons-leur, aux jeunes, de savoir encore s’envoler vers leur destin et non celui que nous leur avons tracé : le nôtre, de destin, semble moribond, déconstruit par la peur de notre propre reflet et la seule ombre d’un virus. Vivent les jeunes qui vont s’envoler, les autres sont déjà vieux.

Pascal Duc / accompagnateur de changements

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